Commande publique Ville de Gif-sur-Yvette (Essonne) 2014
En Mai 2013, la ville de Gif avait lancé un appel d'offres sur le thème de la Science dans le cadre d'un vaste projet de rénovation du centre ville et notamment de la création d'un parc ouvert au public.
Passionné de sciences, j'avais donc accepté de sortir de mon domaine de création habituel - la représentation animale - et répondu à cet appel d'offres en proposant une représentation sculpturale de la double hélice d'ADN intutilée : "ADN : Unité du vivant"
L'argumentaire était le suivant : Le code génétique de tous les êtres vivant sur Terre, unicellulaires, végétaux, animaux et humains, est constitué des quatre mêmes molécules. Ces molécules, A, C, T, G, forment un alphabet commun de quatre lettres. Celles-ci sont structurées dans nos cellules en une double hélice appelée ADN. La molécule d'ADN me semble magnifique par sa simplicité et par son élégance. C'est la solution qu'a trouvé la vie pour loger en son sein toutes les informations dont elle a besoin pour se perpétuer. La Science nous apprend ainsi que l’ADN n’est rien de moins que le « logiciel » universel de la vie sur notre belle planète.
Cette découverte qui date de 1953 est à mon sens l'une des plus importantes de la biologie moderne. Le projet adopté, la sculpture a été installée en juin et inaugurée en septembre 2014. Depuis cette date, elle est soumise à la curiosité du public pour des décennies et je l'espère pour des siècles!
Fonte d'aluminium, H : 2,1m sur socle en Pierre bleue de Belgique de 1,1m.
PRIX EDOUARD-MARCEL SANDOZ
DU 35ème SALON NATIONAL DES ARTISTES ANIMALIERS
DE BRY-SUR-MARNE
L’association du Salon National des Artistes Animaliers (SNAA) organise chaque année, dans les magnifiques locaux de l'Hôtel de Malestroit, près de Paris, le plus important salon d'art animalier de France. Cette exposition attire aujourd'hui les peintres, sculpteurs et graveurs dits « animaliers » de toute l'Europe.
Mandatée par la Fondation Suisse Edouard-Marcel Sandoz, du nom du grand sculpteur éponyme, et afin de récompenser l'ensemble du travail d'un sculpteur animalier, cette association décerne chaque année le Prix de Sculpture Sandoz. C'est une distinction unique en son genre dans notre pays tant par la rigueur de la sélection dont elle fait l’objet que par la dotation financière dont elle est accompagnée.
Le jury 2010 a retenu mon travail pour le Prix Edouard-Marcel Sandoz 2011. Comme chaque année, une exposition des sculptures du lauréat a eu lieu en même temps que le Salon National des Artistes Animaliers à l'automne 2011.
Quelques mots de présentation
Crâne de léopard (panthera pardus)
Je sculpte les animaux depuis bientôt un quart de siècle. « Pourquoi ? » me demande-t-on souvent. Pourquoi sculpter, en effet, plutôt que peindre, photographier ou filmer ? Et pourquoi les animaux plutôt que les humains, les paysages ou l’abstraction ?
Alors pourquoi sculpter ?
La meilleure réponse, et sans doute la seule qui ne soit pas une insulte à la vérité, est que je n'en sais rien ! Je sculpte parce que c’est le moyen d’expression qui m’a été donné par la vie. Je sculpte parce que l’univers des formes me fascine, et que le contact physique avec la matière, avec les matières, me comble. J’ai peine à l’avouer, mais je suis un piètre dessinateur et la peinture m’est totalement étrangère. C’est par le plus grand des hasards, un jour de 1991, que j’ai découvert la sculpture en taillant un animal en bas-relief dans une pierre. J’ai alors compris que cette activité nouvelle pour moi allait devenir ma raison d’être professionnelle. En 2001, je choisissais d’en faire mon métier. Et peu ou prou, il m’est difficile d’imaginer aujourd’hui ne pas finir ma vie dans ce lieu que j’adore plus que tout autre : mon atelier. Lorsqu’on a eu la chance, comme ce fut le cas pour moi, de choisir sa voie librement, fut-ce tardivement, je ne peux imaginer d’autres raisons que celles-ci.
Pendant des années, j’ai donc taillé la pierre pour mon plaisir. Après 2001, j’ai commencé à modeler la terre. Cette terre rouge si douce et si humble. Qui se prête à toutes les tentatives, tous les essais, tous les tâtonnements sans jamais opposer la moindre résistance ! Cette terre qui, une fois la création terminée, se prêtera au moulage et permettra d’immortaliser la création par la transformation en métal. Le bronze, matière noble entre toutes, permet toutes les audaces et ajoute à la forme ce supplément d’âme qui lui permet de traverser les siècles et bien souvent les millénaires.
Mais le travail du sculpteur ne s’arrête pas là. Comment ne pas être tenté par la profusion des techniques qui s’offrent au sculpteur du XXIème siècle ? L’innovation est l’une des conséquences du désir de connaître » nous dit le physicien philosophe Etienne Klein. C’est ce « désir de connaître » qui m’a amené à innover en utilisant des matières nouvelles ces dernières années.
Après des années de travail sur le bronze, il m’a paru nécessaire de proposer un monde animal véritablement en couleurs, à l’image de la vie elle-même. C’est donc tout naturellement que je me suis tourné vers la résine qui doit être peinte. Cette matière ouvre la porte aux millions de couleurs existantes. Sont ainsi arrivés « Molo Mola » en rouge, « Grand sommeil » en blanc nacré, « Rock My Baby » en gris métallisé, et « Grand bleu » en bleu électrique et beaucoup d’autres…
Puis est venu le travail en métal soudé. J’assemble des armatures de métal par soudure et les recouvre de « peaux » de grillage capables de laisser passer la lumière du jour. A mesure que le soleil suit sa course dans le ciel, le changement d’angle de la lumière vient donner vie à la sculpture et semble la faire changer de forme à chaque instant. Cette technique crée des effets visuels tout à fait inattendus. Ainsi sont nées « Place Assiz », « U3 », « Cigarillours ».
Et les animaux dans tout cela ?
Le monde animal offre en spectacle la beauté de la vie. Ce n’est pas rien, la beauté ! Une panthère à la toilette, la charge d’un rhinocéros, une matriarche éléphantine protégeant sa progéniture. Et combien d’autres ! Les animaux ne trichent pas. Ils sont sans « fard » disait le sculpteur animalier, François Pompon. C’est ce qui les rend si beaux.
Et puis, ils sont souvent si drôles ! Comment ne pas sourire ou rire un peu devant les improbables pirouettes d’un ours blanc, des manchots en procession ou les facéties d’un écureuil roux ? Apporter un peu d’humour dans notre monde si complexe, n’est-ce pas là l’un des rôles de l’artiste ?
Mes sculptures couvrent de nombreux thèmes : les animaux de l’Afrique, de l’Europe, de la banquise, du monde marin, des félins… Je cherche en permanence à aborder des thèmes nouveaux ou peu travaillés par les sculpteurs : les raies manta, les chevaux de trait, les poissons lune, les poules d’eau. Je considère en effet que mon travail doit couvrir un répertoire aussi large que possible et éviter ainsi le piège d’une thématique envahissante voire unique.
Il y a d’autres raisons encore. « Dès qu’on aime comprendre, on a envie de créer [-], nous dit encore Etienne Klein. Depuis des années déjà, je m’efforce d’apprendre et de comprendre ce que sont les principes de la vie : l’ADN bien sûr, les lois de l’évolution, la biologie au sens large… Cet apprentissage me permet aujourd’hui de prétendre comprendre - un peu, soyons modeste - les mécanismes de la sélection naturelle et surtout de la spéciation. C’est cette élégante « mécanique » qui est à l’origine de l’extraordinaire foisonnement du vivant et bien sûr de toutes les espèces animales. Quelle différence entre un jaguar d’Amérique du sud et un léopard d’Afrique ? Entre un éléphant d’Afrique et d’Asie ? Entre un ours blanc et un ours brun ? L’attention du sculpteur est tout entière mobilisée lorsqu’il s’efforce de représenter les uns plutôt que les autres. Ces connaissances sont d’autant plus nécessaires que mon travail de stylisation cubisante exige un abandon radical des détails physionomiques de chaque espèce. Une connaissance et une compréhension sans faille de l’anatomie et l’éthologie animales sont donc des préalables incontournables à toute création.
Lorsque je sculpte, cette phrase de Baudelaire ne me quitte jamais : «C'est cet admirable, cet immortel instinct du beau qui nous fait considérer la Terre et ses spectacles comme un aperçu, comme une correspondance du Ciel.»
Ce qui s'en dit
Rémy Marion : Photographe et Cinéaste, spécialiste du monde polaire
"Vous êtes l'un des rares sculpteurs animaliers à avoir compris l'ours polaire, et je crois savoir de quoi je parle [-]". Août 2011
Rémy Marion - www.polesdimages.fr
Maître Malval, commissaire-priseur à L'Isle-Adam
Extraits de l'article ci-contre :
"En voyant les bronzes de Pascal Masi, j'ai retenu d'une part l'originalité de la facture à pans coupés et surtout la régularité de sa facture, signe d'un travail de qualité. Un artiste se mesure à son style (ou facture) qui permet de reconnaître son travail (et pas uniquement à sa signature). Les bronzes animaliers contemporains attirent de plus en plus d'amateurs d'art. La facture de Pascal Masi me paraît assez originale et de bonne qualité pour séduire des acheteurs."
Comment définir la facture Masi?
"Pascal Masi réussit un bon compromis entre des artistes références comme Barye et Pompon, c'est-à-dire entre le réalisme et un style contemporain plus épuré. [-]"
Connaissance de la Chasse - 2006
Créations françaises
Toutes les créations de ce sites sont fabriquées en France.
Pour inscrire mon travail dans la longue tradition de l'art français, je fais appel exclusivement au savoir-faire de fournisseurs travaillant en France : fondeurs, mouleurs, imprimeurs, graphistes, peintres carrossiers. Toutes les matières utilisées : le bronze, les résines, les peintures, les vernis, sont, dans la mesure du possible et de la traçabilité, fabriquées en France.